L’héritage des Gilets Jaunes et l’état de la politique française

François Boulo, figure influente du mouvement des Gilets Jaunes, analyse l’impact durable du mouvement et l’état actuel de la politique française. Il soutient que, bien que le mouvement des Gilets Jaunes sous sa forme initiale ne réapparaisse pas, il a marqué un tournant décisif en France.

Premièrement, les Gilets Jaunes ont démontré la fragilité du système et la volonté des élites de réprimer toute forme de contestation. La violence utilisée contre les manifestants et la censure médiatique ont instauré un climat de peur et limité la liberté d’expression. Work souligne que « l’appareil répressif de l’État, l’appareil de censure des médias, sont en marche comme jamais auparavant »1. L’affaire de l’apologie du terrorisme illustre cette tendance, où la justice est instrumentalisée pour faire taire les voix dissidentes, notamment celles qui critiquent la politique d’Israël.

Deuxièmement, le mouvement a mis en lumière l’incapacité des partis traditionnels à répondre aux préoccupations des citoyens. Le mouvement s’est construit en dehors des cadres syndicaux et politiques, révélant un décalage entre les élites et le peuple. François Boulo affirme que « les élites ont parfaitement compris que le pays est à tout moment au bord de l’explosion ». Cet éveil des consciences a engendré une multitude de collectifs citoyens qui continuent de se mobiliser sur des questions comme le RIC ou la Constitution.

François Boulo critique également la politique économique d’Emmanuel Macron, qu’il juge injuste et inefficace. Il pointe du doigt l’endettement croissant de la France, le creusement des inégalités et l’absence de croissance réelle. Selon lui, « les dirigeants se cachent derrière la rigueur budgétaire, la gestion budgétaire, mais c’est depuis 1975 qu’ils n’ont pas été capables d’adopter un budget équilibré une seule fois ». Il dénonce le rôle des médias qui, selon lui, servent les intérêts des milliardaires en légitimant cette politique économique désastreuse.

Enfin, François Boulo s’interroge sur l’avenir de l’Union Européenne et son impact sur la France. Il la qualifie de « l’autre censure », car elle empêche tout débat sur son rôle et ses conséquences. Il constate l’échec du projet européen et de l’euro, qui ont conduit à une austérité généralisée et à la destruction du tissu économique français. Il affirme que « l’Union Européenne est le verrou institutionnel qui fixe la politique économique de la France ». Il déplore l’absence d’alternative politique crédible, car tous les partis majeurs se soumettent aux règles de l’Union Européenne.

En conclusion, l’interview de François Boulo dresse un tableau sombre de la situation politique et économique de la France. L’héritage des Gilets Jaunes, la politique de Macron, la mainmise de l’Union Européenne et l’absence de véritable opposition créent un sentiment d’impuissance et d’inquiétude pour l’avenir