LES SÉRIES, C’ÉTAIT MIEUX AVANT

La Domination Américaine et l’Uniformisation du Contenu

Malgré la diversité apparente du catalogue Netflix, une analyse géographique révèle une prédominance écrasante des séries nord-américaines dans la consommation mondiale. Cette hégémonie s’accentue avec des plateformes comme Disney+ ou Apple TV+ qui produisent presque exclusivement du contenu américain.

Cette concentration autour du marché américain contribue à une standardisation du contenu. L’influence de Wall Street, symbolisée par des sociétés d’investissement comme Vanguard, pousse les studios à privilégier les valeurs sûres, au détriment de l’originalité et de la prise de risques.

Le Sacrifice de la Qualité sur l’Autel du Profit

La logique financière implacable de Wall Street impose une rentabilité à court terme qui se traduit par une suppression systématique du risque. Les projets originaux sont délaissés au profit d’adaptations, de remakes et de franchises, jugés plus rentables.

Le cas de The CW, chaîne de télévision américaine passée sous le contrôle de Nexstar (société détenue par Vanguard), illustre parfaitement cette tendance. La chaîne, autrefois connue pour ses séries influentes, a été contrainte de se tourner vers des contenus moins chers comme le sport et la télé-réalité.

La Dévalorisation du Travail des Créatifs

Les plateformes de streaming, en position de force, imposent des conditions de travail précaires aux scénaristes, réalisateurs et acteurs. Budgets réduits, délais raccourcis, travail gratuit… La pression constante sur les créatifs les empêche de donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’actrice Sydney Sweeney, malgré son statut de star montante, témoigne de cette précarité et de l’impossibilité de vivre décemment de son métier d’actrice. La suppression des royalties et des bénéfices traditionnels a contribué à cette situation.

La Fin de l’Âge d’Or des Séries ?

Le streaming, dans sa quête effrénée de l’audience, a abandonné les séries de niche au profit de contenus standardisés censés plaire au plus grand nombre. Cette uniformisation du contenu, couplée à la précarisation des créatifs et à la suppression du risque, a entraîné une baisse significative de la qualité des séries.

Le « Binge Doctor » conclut sur une note pessimiste, laissant entendre que tant que la croissance infinie sera le seul objectif des plateformes, la dégradation des séries se poursuivra. Le témoignage de Tracy Tormé, co-créateur de la série « Sliders », illustre le sentiment d’impuissance des créatifs face à la toute-puissance des plateformes