MoneyRadar: 30 Novembre 2024

De « Malade de l’Europe » à locomotive économique

L’Espagne, autrefois reléguée au rang de « malade de l’Europe » après la crise de 2008, affiche aujourd’hui une santé économique resplendissante. Sa croissance du PIB a atteint 6,7 % en 2021 et 6,2 % en 2022. Elle continue sur sa lancée en 2023 avec une croissance de 2,5 % et des prévisions à 2,9 % pour 2024. Ces chiffres éclipsent la timide croissance de la zone euro (0,4 % en 2023)2 et confirment la position de l’Espagne comme leader économique en Europe.

Cette embellie s’explique par un cocktail de facteurs, notamment une inflation maîtrisée (moins de 2 % en septembre 2023)2, un chômage au plus bas depuis 30 ans et une attractivité accrue pour les investissements étrangers. L’Espagne attire désormais plus d’investissements que l’Allemagne ou la France, proportionnellement à son PIB.

Les piliers d’une croissance robuste

L’Espagne s’appuie sur des secteurs clés pour alimenter sa croissance. L’industrie, qui représente 31 % du PIB, est portée par des entreprises phares comme Iberdrola, leader européen de l’énergie solaire et éolienne, et le groupe ACS, géant de la construction (plus de 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Inditex, mastodonte du textile avec ses marques phares Zara, Bershka et Stradivarius, représente à lui seul 8,5 % des exportations du pays. Le groupe emploie 160 000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros en 2024.

« Alors que la France et l’Allemagne patinent avec une croissance anémique, l’Espagne poursuit sa course folle. »

Le secteur des services, qui pèse 54 % du PIB, est dominé par la finance (Banco Santander, avec 71 milliards d’euros de revenus en 2024) et le tourisme, estimé à 13 % du PIB en 2023.4

L’Espagne a également su s’imposer dans le domaine du numérique. Le plan « Digital Spain 2025 » vise à couvrir 100 % du territoire en fibre optique d’ici 2025, favorisant l’émergence de champions technologiques comme Telefonica (292 millions d’abonnés) et Amadeus, leader mondial des solutions technologiques pour l’industrie du voyage (5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024).

L’émergence des licornes espagnoles

Enfin, l’apparition de « licornes » comme Cabify (plateforme de réservation de VTC) et Glovo (spécialiste de la livraison) témoigne du dynamisme de l’écosystème entrepreneurial espagnol. Celnex, une entreprise de télécommunications espagnole, pourrait être la prochaine licorne. L’entreprise a récemment racheté 10 500 pylônes de téléphonie mobile à Altice pour 5,2 milliards d’euros. Un mois plus tard, elle a levé 7 milliards d’euros, faisant bondir son cours de bourse de 60 %.

Des ombres au tableau

Malgré ses performances économiques exceptionnelles, l’Espagne n’est pas exempte de défis.

L’essor économique s’accompagne d’une augmentation des inégalités. Le taux de pauvreté dépasse 25 % de la population, et un ménage sur sept est en situation de précarité alimentaire. Le marché immobilier est également sous tension, rendant le logement inaccessible pour de nombreux Espagnols, notamment dans les grandes villes.

La dépendance aux énergies fossiles (70 %) constitue un point de vulnérabilité, même si l’objectif du gouvernement est d’atteindre 80 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. Actuellement, les énergies renouvelables représentent 43 % du mix électrique, et les centrales nucléaires seulement 20 %.

Le tourisme de masse, bien qu’important pour l’économie, a un impact négatif sur l’environnement et la vie locale.

Un eldorado pour les investisseurs ?

L’Espagne attire aujourd’hui plus d’investissements étrangers que l’Allemagne ou la France, proportionnellement à son PIB. Sa fiscalité attractive (impôt sur les sociétés de 23 %), son climat des affaires favorable et son positionnement sur des secteurs d’avenir (énergies renouvelables, numérique, biotechnologies) en font une destination de choix pour les investisseurs.

Cependant, la prudence reste de mise. La bulle immobilière de 2008 est encore dans les mémoires, et l’impact de la crise énergétique et de l’aide européenne massive (165 milliards d’euros entre 2021 et 2023) sur la croissance future reste à évaluer.

L’Espagne est-elle un nouvel eldorado pour les investisseurs ? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est certaine: le pays a su opérer une transformation économique remarquable, passant du statut de « malade de l’Europe » à celui de locomotive économique.

La naissance d’un empire: persévérance et flexibilité

Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et premier homme au monde à amasser une fortune de 200 milliards de dollars, souligne l’importance de la persévérance pour transformer une idée en un produit à succès. Il est crucial de croire en sa vision et de ne pas abandonner face aux obstacles. Cependant, la flexibilité est tout aussi essentielle. Il faut savoir adapter sa stratégie et ses idées en fonction des réalités du marché et des erreurs commises en cours de route.

Bezos illustre ce principe avec son parcours entrepreneurial. Amazon, qui compte aujourd’hui un demi-million d’employés, a débuté avec une poignée de personnes et des moyens très limités. De même, Blue Origin, sa société aérospatiale, a démarré avec un budget très faible et atteint aujourd’hui plus d’un milliard de dollars par an. Cette croissance exponentielle témoigne de la persévérance et de l’adaptation constante de Bezos face aux défis.

« Il est facile d’avoir des idées, il est très difficile de transformer une idée en produit à succès. »

La gestion du stress: identifier et agir

Le stress, selon Bezos, provient souvent de l’inaction face à des situations que l’on peut contrôler. Il encourage à identifier les sources de stress et à agir rapidement, même si la résolution du problème prend du temps. Le simple fait d’entamer le processus, par exemple en passant un appel ou en envoyant un email, permet de réduire considérablement le stress.

L’entrepreneur met en garde contre la confusion entre le travail acharné et le stress. On peut aimer travailler intensément sans ressentir de stress, tandis qu’on peut être au chômage et extrêmement stressé. La clé réside dans la capacité à prendre le contrôle de sa situation et à agir de manière proactive pour la faire évoluer.

La passion comme moteur du succès

Bezos insiste sur l’importance de trouver une activité qui passionne. Sans passion, il est difficile de réussir et de s’épanouir professionnellement. Le sentiment de contrôle sur sa vie et son environnement est également crucial pour la motivation et le bien-être.

L’entrepreneur admet qu’il déteste être surchargé de travail et accorde une grande importance à la liberté et à la flexibilité dans son emploi du temps. Il encourage à trouver un équilibre entre travail acharné et moments de réflexion et de liberté pour maintenir une passion et un engagement durables.

Elon Musk et Donald Trump : Un duo explosif pour l’avenir des États-Unis et de l’Union Européenne ?

L’élection de Donald Trump comme président des États-Unis suscite des réactions mitigées. Si certains se réjouissent de son retour, d’autres s’inquiètent des conséquences de son mandat, notamment sur les relations entre les États-Unis et l’Union Européenne.

Un point crucial de cette nouvelle présidence est la relation entre Donald Trump et Elon Musk. Ce duo, qui a fonctionné à merveille pendant la campagne, pourrait bien être mis à l’épreuve face aux défis qui attendent les États-Unis.

Elon Musk a une ambition claire : obtenir de Donald Trump carte blanche pour créer un « Dodi », un Département de l’Efficacité Gouvernementale. L’objectif ? Réduire drastiquement les structures gouvernementales et fédérales pour éliminer le déficit budgétaire américain.

Musk, fort de son expérience à la tête de Tesla et SpaceX, estime que la majorité des employés dans les grandes administrations sont inutiles. Il prend l’exemple de son rachat de Twitter où il a licencié 75% du personnel, ne gardant que les équipes de développement informatique.

La relation entre Donald Trump et Elon Musk pourrait redéfinir l’administration américaine et menacer la compétitivité de l’Union Européenne

Cette vision pragmatique et radicale de l’administration séduit Donald Trump, qui voit en Musk l’homme de la situation pour assainir les finances américaines. Cependant, Trump se montre réticent à accorder une telle liberté à Musk. La réduction des dépenses de l’État est un sujet sensible, car cela impliquerait de toucher aux retraites des fonctionnaires et aux aides sociales.

Malgré les propositions insistantes de Musk, qui promet de réduire les dépenses de 4% par an, Trump reste évasif. Il préfère se concentrer sur des économies marginales et la croissance économique.

Cette hésitation s’explique par la nature même de Trump, un politicien plus à l’aise dans les discours que dans l’action. Son premier mandat n’a pas été marqué par des changements révolutionnaires, que ce soit en bien ou en mal.

L’avenir de ce duo reste donc incertain. Musk s’est engagé aux côtés de Trump avec des ambitions précises. Il sera intéressant d’observer si Trump lui donnera les moyens de les réaliser ou s’il optera pour la voie des demi-mesures.

La situation en Ukraine est un autre sujet brûlant. Trump a promis de mettre fin à la guerre en quelques heures, ce qui implique de reconnaître les territoires conquis par la Russie. La reconstruction de l’Ukraine, qui dépendra en grande partie des États-Unis, sera un enjeu majeur pour ce nouveau mandat.

L’Union Européenne, et plus particulièrement la France, est la grande perdante de cette élection. Trump a affiché publiquement son mépris pour Emmanuel Macron, le qualifiant de « ridicule ».

La politique de « REM-GLOBALIZATION » initiée par Biden, qui a fragilisé la compétitivité de l’Union Européenne, risque de se poursuivre sous Trump. Ce dernier a exprimé son soutien au nucléaire civil, conscient de son importance pour la compétitivité américaine.

Si les États-Unis parviennent à dominer l’industrie nucléaire comme ils l’ont fait pour l’industrie spatiale, l’Union Européenne se retrouvera dans une situation très délicate. Les États-Unis disposeraient alors d’une énergie bon marché et d’une économie attractive.

Le scénario d’une croissance américaine dopée par une réduction du déficit et une production énergétique accrue est plausible. Cela entraînerait une hausse des taux d’intérêt américains à long terme, creusant l’écart avec ceux de l’Union Européenne et renforçant le dollar.

Le second mandat de Trump s’annonce comme une période de bouleversements. L’influence d’Elon Musk, les tensions avec l’Union Européenne et la situation en Ukraine seront des éléments clés à suivre.